Représentations et manifestations de la vulnérabilité comme bien commun
Stéphanie Airaud propose une présentation de la médiation au MAC VAL en prenant appui sur des enjeux liés au corps assigné ou pensé comme handicapé, hors normes, fragile, invisibilisé, en abordant plus largement les représentations et manifestations de la vulnérabilité au musée. Souvent rattachée aux pratiques du soin, confondue avec la fragilité et ramenée sur le champ politique par la notion de précarité, la vulnérabilité est relative à ce qui peut être blessé, au vivant. Le musée pourrait être à l’image de notre société du contrôle, une réponse à la peur et à l’autre, qui érige la performance en absolu, se moquant de la lenteur, de la vulnérabilité, de l’éphémère, du doute. Or ce déni de fragilité conduit à l’anéantissement progressif de nos imaginaires. Est-il possible de penser un musée qui ménagerait des espaces de non contrôle, des temporalités plus organiques, des expérimentations qui penserait le corps (des visiteurs, des artistes, des personnels) en dehors de toute assignation, pour faire émerger des sens nouveaux, des bifurcations, une « force vulnérable » créatrice ?