Une coiffe à nœud
À l’évocation du costume traditionnel alsacien, le grand nœud noir s’impose comme son marqueur emblématique. Pourtant il existe, en fonction des territoires, des époques et de l’identité de celles qui les portent, de multiples coiffes aux formes et couleurs variées. La Schlupfkapp, ou coiffe à nœud, est composée de deux éléments : un bonnet (Kapp), à couture médiane qui couvre les cheveux, et un ruban (Schlupf), qui entoure le bonnet et se noue sur le devant de la tête. À l’origine, ce ruban n’était large que de quelques centimètres, et le nœud frontal était donc réduit. En l’espace de quatre générations, le ruban s’est élargi et avec lui le nœud, devenu si grand qu’il encadre le visage. Vers 1910, les ailes de la coiffe étaient si importantes qu’elles devaient être soutenues par une armature en fil de fer. Les couleurs du tissu de soie dépendent de la religion de la porteuse, mais aussi de son statut marital et du lieu où elle vit. Ainsi, les jeunes filles catholiques de la région de Strasbourg portent-elles des rubans de couleur, tandis que les protestantes, mariées ou non, arborent une coiffe noire.
Cette coiffe fait partie des très nombreuses collections textiles du Musée Alsacien, qu’il a intégrées par don.
Cette application fait partie d’une collection de publications digitales pour iPad « Des objets et des gestes – 12 portraits d’objets de la culture alsacienne » qui étudie l’usage et la gestuelle associée d’objets appartenant à un quotidien aujourd’hui disparu. Cette application s’inscrit dans le cadre du programme de recherche Didactique tangible porté par l’atelier de Didactique visuelle. Ce programme explore en particulier les potentialités didactiques des outils tangibles dans la médiation muséale ouvrant à de nouvelles approches culturelles et documentaires.
Julie Escoriza, étudiante de l’atelier de Didactique visuelle de la HEAR, a conçu et maquetté le graphisme, le design d’interactivité, l’interface de l’application présentant cet objet. Elle est l’auteur de la totalité des illustrations, des photos, des modules interactifs, et a réalisé l’intégration et le montage de l’application. Caroline Sicard, étudiante du CUEJ a réalisé le documentaire sonore présenté ici.
Nous tenons à remercier l’équipe de conservation du Musée Alsacien qui a rédigé la notice présentant cet objet ainsi que Mme Marie-Anne Amstoutz et Mme Anne Wolff (responsable de la Maison Bossert) pour leurs témoignages.