L’anatomie de l’homme entre luxe et précision
À partir de 1832 et jusqu’en 1851, furent publiés à Paris les volumes d’un monument de l’anatomie illustrée, le Traité complet de l’anatomie humaine du médecin Jean-Baptiste Marc Bourgery et du dessinateur Nicolas Henri Jacob. Dès la parution des premiers volumes, on admira la vérité des illustrations dans le dessin, la beauté de leur exécution, la maîtrise de la nouvelle technique de la lithographie. Des commentateurs soulignèrent que ces planches ne cédaient en rien au luxe et au spectaculaire qui avaient pu caractériser celles du demi-siècle précédent.
En 1866, Bourgery commença avec Claude Bernard une nouvelle édition de son ouvrage. Cette fois, les planches passent pour avoir été imprimées en couleur selon le procédé de la chromolithographie, ce qui reste à vérifier sur pièce. Entre les deux éditions, comme si la précision du noir et blanc n’avait pas suffi, et alors que la chromolithographie n’était pas encore mise au point, des exemplaires de la première version furent entièrement coloriés à la main.
Ce sont quelques aspects de ces tensions entre couleur et dessin que nous souhaiterions interroger et replacer dans leur contexte aussi bien sur le plan esthétique que didactique.
Nous tenons à remercier chaleureusement la « Cellule Production Audio-Visuel » DUNE de l’Université Lille 3 qui a réalisé les restitutions vidéo de la journée d’étude « De la couleur – Objectivité ».