La fonction du jeu et de l’interactivité dans le champ de la création contemporaine
L’art a toujours investi la question de l’illusion. Créer un monde qui se propose comme une forme artistique – demandant au public de s’engager dans une relation narrative –, cela suppose une rupture radicale de l’objet de l’art. L’artiste ne se satisfait plus de créer un travail qui sera vu ou non. Une œuvre comportementale développe son potentiel uniquement quand son comportement est expérimenté par le public. « Le living art c’est la forme d’expression qui est véritablement spécifique au médium numérique. Cette spécificité est basée sur le fait que l’on peut doter un objet symbolique [une image, un son, un robot] d’un comportement autonome en mettant à l’intérieur, un système d’intelligence artificielle. Par ce biais là le dispositif, l’œuvre, va avoir un comportement qui reflète en permanence le discours de l’artiste, et ce discours va s’énoncer en fonction de l’attitude du spectateur. » « Ce qui est propre au numérique, c’est de pouvoir rendre les œuvres capables de réagir à leur environnement, grâce, notamment, aux techniques de l’intelligence artificielle. Au Cube, nous mettons ces technologies à disposition des artistes en résidence. De tout temps, on a pu fabriquer des objets, mais jamais leur donner un comportement… » Extrait de l’interview réalisée par Marc Ribaudo lors de la soirée de lancement du livre « Living Art » de Florent Aziosmanoff – février 2010.